L’enrobé phonique est une solution de traitement des infrastructures de plus en plus employée dans la lutte contre le bruit. Ses performances acoustiques sont remarquables, à condition que des précautions liées à sa maintenance soient anticipées dès le début. D’autres solutions existent et c’est justement la combinaison de toutes les technologies qui permettra de lutter efficacement contre les nuisances sonores.
Bruit routier, dans le top 3 des nuisances sonores
Il nous tape sur le système et il est de plus en plus présent dans nos vies. Il s’agit du bruit. En plus d’être pénible, il génère un coût social important, estimé en France à 57 milliards d’euros par an. Au banc des accusés des principales sources de nuisances sonores, on retrouve en première position les transports, viennent ensuite les bruits en milieu professionnel, puis le voisinage.
Dans ce contexte, les villes et les maîtres d’ouvrage cherchent à améliorer la situation, notamment pour améliorer les performances acoustiques des infrastructures routières. Il faut dire que les environnements péri-urbains sont particulièrement affectés. Prenons le périphérique parisien, il provoque à lui seul une nuisance mesurée entre 70 et 75 dB(A) de jour et 65 à 70 dB(A) la nuit. A titre de comparaison, gardez votre aspirateur en marche dans une pièce voisine [AM1] à la vôtre avec la porte ouverte et vous aurez une idée de ce que représente ce bruit.
L’enrobé phonique divise de moitié la perception sonore
Pour répondre à cet enjeu, l’enrobé phonique s’avère donc être une alternative de plus en plus en vogue. Par sa plus grande porosité provoquée par de petits vides spécialement étudiés au moment de la formulation, [DP2] [DP3] les sons émis par le contact pneu-chaussée sont ainsi piégés dans l’enrobé. Le revêtement phonique réduit donc une partie du bruit à la source, à savoir le contact entre la route et le pneu du véhicule. Le gain est important, le bruit de roulement serait réduit de 9 dB(A) par rapport à l’enrobé traditionnel[DP4] (pour comparaison entre le niveau de bruit au passage d’un véhicule léger isolé à 90 km/h à 20°C entre un enrobé phonique type BBTM 0/4 et un enrobé classique moyen type BBSG 0/10). Il est également important de noter qu’une réduction de 3 dB(A) correspond à une énergie sonore du trafic divisée par deux[AM5] .
L’importance de la maintenance
Tous les constructeurs disposent de technologies permettant de répondre à cette problématique.
Les routes phoniques nécessitent une attention beaucoup plus importante à la maintenance et à l’entretien. Avec le temps, les poussières, l’eau de pluie, et de façon générale tous les corps étrangers, vont s’accumuler dans les vides de l’enrobé, ayant pour conséquence de faire perdre ses performances acoustiques à la route. La durabilité phonique de ce type d’enrobé est estimée entre 7 et 10 ans.
L’écran anti-bruit en frappe chirurgicale
La lutte du bruit routier ne se limite pas à la seule mise en œuvre d’enrobé phonique. Les écrans anti-bruit font figure de proue dans le combat de la nuisance sonore. Usité pendant bien des années, ses performances acoustiques se sont décuplées avec l’évolution technologique. Il est cependant difficile sur certaines zones géographiques d’en installer de nouveaux tant le tissu urbain est dense.
Là où l’enrobé phonique va diminuer le bruit de façon homogène auprès de tous les avoisinants, l’écran anti-bruit peut venir en renfort sur certaines zones spécifiques, notamment les zones d’habitation. La politique de lutte contre la nuisance sonore issue du trafic routier est donc bel et bien une action qui nécessite de prendre en considération tout l’environnement d’un tronçon pour bien appréhender les solutions à mettre en œuvre.
L’appel à un bureau d’étude spécialisé dans l’acoustique routier, comme Ginger CEBTP, peut aider à la prise de décision pour l’aménagement d’infrastructures performantes limitant l’émission de bruit. Par une mesure acoustique de l’existant, il est déjà possible d’envisager des solutions favorisant la limitation du niveau sonore de façon massive ou spécifique.
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