En novembre 2017, le trafic du RER A, la ligne de transport ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, a été interrompu à cause d’une entrée d’eau boueuse dans un tunnel creusé dans le cadre du chantier du prolongement du RER E. Incident malheureux qui trouve son origine dans des facteurs très variés. Néanmoins, voici quelques fondamentaux à connaître pour le déroulement serein d’un chantier géotechnique.
Un chantier géotechnique consiste à recueillir les informations nécessaires au dimensionnement des fondations et terrassements pour la construction d’une maison individuelle, d’une route ou d’un bâtiment industriel.
Identifier le besoin du client
Il s’agit tout d’abord de bien comprendre le besoin du client en étudiant l’appel d’offres et le cahier des clauses techniques particulières dans le cas d’un appel d’offres public. La question à se poser est la suivante : quel type d’ouvrage veut-il construire et sur quel terrain? Une visite systématique du lieu est requise pour connaître les conditions d’accès et l’environnement (des pistes à créer si le site est en altitude, par exemple).
Une fois le besoin du client identifié, intervient la planification des moyens à mettre en œuvre (machines de sondage, éclairage, détection pyrotechnique avec géoradar, etc.).
Demander les autorisations réglementaires et administratives
Un chantier géotechnique intervient dans un cadre très précis. Cette étape est cruciale pour réaliser des travaux en toute sécurité tant pour les hommes que l’environnement.
- la déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT) est nécessaire avant d’effectuer des travaux à proximité d’un ou plusieurs réseaux ou canalisations. La réforme anti-endommagement des réseaux (article 219 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 et décret n° 2011-1241 du 5 octobre 2011) a pour objectif de réduire le nombre et la gravité des accidents qui sont susceptibles de se produire lors de la réalisation de travaux à proximité des réseaux et d’équilibrer le partage des responsabilités entre les différents acteurs,
- des arrêtés municipaux ou préfectoraux peuvent être pris pour autoriser l’accès à la voirie, à l’eau (pour définir les points de puisage ou de rejets),
- l’habilitation obligatoire pour travailler sur des sites industriels en toute sécurité en cas de risque électrique, chimique ou nucléaire.
Organiser l’interface entre le bureau d’étude et l’équipe sur le terrain
Une relation de confiance est requise entre l’ingénieur et l’opérateur ou le conducteur de travaux si le chantier est important. L’ingénieur dialogue avec le client et participe à la préparation du chantier. C’est lui qui transmet les instructions d’essais géotechniques à l’opérateur sur le terrain. Des points d’étape réguliers sont organisés afin de réorienter les recherches si nécessaire.
La préparation d’un chantier géotechnique peut durer de quelques semaines à plusieurs mois selon la complexité du projets ou de la zone d’investigation. Si les enjeux économiques tendent à réduire ce temps, il est absolument nécessaire d’éviter la précipitation en milieu urbain, où de nombreux chantiers sont réalisés simultanément.
Bien sûr, ces quelques clés ne sont pas les seules à considérer et de nombreux autres paramètres entrent en considération pour la bonne conduite d’un chantier géotechnique. Néanmoins, Ces trois éléments constituent les pré-requis fondamentaux pour bien aborder son projet.
Débats et réactions