La démolition d’un bâtiment est une opération particulière pour un maître d’ouvrage. Une prise en compte précise du type de bâtiment concerné et de son environnement est nécessaire afin de définir la méthode adéquate : la déconstruction mécanique ou la démolition par l’explosif ?
Si, pour des raisons de sécurité, la démolition d’une centrale thermique, comme dernièrement celle de Richemont en Moselle, est toujours réalisée à l’aide d’explosifs, la déconstruction mécanique reste la méthode la plus courante pour les logements sociaux ou les bâtiments industriels. Pour un maître d’ouvrage, le choix du mode de démolition d’un bâtiment se fait en fonction des enjeux et objectifs de l’opération, de la nature et de la configuration de l’ouvrage à démolir et aussi des contraintes du site.
La déconstruction mécanique
La déconstruction mécanique est couramment utilisée pour les immeubles de logements sociaux en centre urbain et les ouvrages industriels situés sur un site de production en activité. Différentes techniques sont envisageables :
- La démolition par pelle mécanique à grand bras : des engins mécaniques de type pelle hydraulique munis de pinces à béton ou à ferrailles ou de brise-roche (pour les bétons très compacts) viennent grignoter de haut en bas le bâtiment. Si cette technique permet d’assurer la stabilité provisoire de l’ouvrage, elle nécessite cependant des conditions de sécurité strictes.
- L’écrêtage : une plateforme de travail est installée au sommet de l’ouvrage où des mini-engins de déconstruction sont hissés pour grignoter l’ouvrage, étage par étage. Cette technique permet également une meilleure maîtrise des chutes de matériaux.
À noter que l’écrêtage est utilisé sur certains bâtiments ou immeubles de grande hauteur ou ancrés dans un environnement très contraignant c’est-à-dire à proximité d’autres bâtiments ou de lignes de transports en commun, par exemple.
La démolition par explosif
Cette technique de démolition répond particulièrement à des ouvrages de grande hauteur (en général au-dessus de 10 étages pour les immeubles d’habitation) ou à structures non courantes (centrale thermique, par exemple), situés en site contraints (à proximité d’une autoroute ou d’une ligne de transport en commun) et demandant une intervention courte et parfaitement maîtrisée.
Cette méthode nécessite un savoir-faire technique approfondi, une grande connaissance des structures, et ce quel que soit le matériau, et une rigueur organisationnelle et sécuritaire spécifique. Plusieurs techniques sont possibles :
- Le foudroyage : c’est une démolition verticale de l’ouvrage qui s’effondre sur lui-même. Elle permet de limiter la zone d’impact des matériaux sur un périmètre restreint.
- Le foudroyage lent : il s’agit de la même technique que le foudroyage à la différence que celui-ci s’applique à un ouvrage ou immeuble allongé.
- Le basculement : il consiste à placer des charges explosives au pied de l’ouvrage afin de déterminer l’axe de chute du bâtiment.
La démolition d’un ouvrage n’étant pas une opération anodine, il est utile de rappeler qu’elle ne peut être entreprise aujourd’hui sans études spécifiques préalables, pour répondre précisément aux objectifs du maître d’ouvrage, et qu’elle doit être réalisée en respect de la réglementation en vigueur.
Débats et réactions
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Parmi les études spécifiques, il y a aussi le diagnostic PEMD qui est devenu obligatoire depuis 1er juillet 2023 sous certaines conditions bien évidement.