La qualité de l’air est régulièrement pointée du doigt lors d’épisodes de pics de pollution touchant les grandes agglomérations françaises. Au-delà de ces épisodes momentanés, il est tout de même intéressant de savoir de quoi nous parlons lorsque nous évoquons la qualité de l’air.
Les polluants dans l’air
Il faut d’abord savoir que l’air que nous respirons n’est pas seulement composée d’oxygène. C’est même un gaz secondaire puisqu’il est présent à 21% seulement. Une grande partie de cet air est composée d’azote (78%). Les 1% restants se partagent par différents gaz comme le dioxyde de carbone, vapeur d’eau, hélium….
Partant de ce constat, la qualité de l’air va s’intéresser aux autres composants présents et évaluer l’impact sanitaire auprès des populations. L’air est souvent touché par des polluants, ce qui ne le rend jamais à 100% pur. La pollution de l’air peut avoir deux origines :
- Une origine directe liée aux polluants dits primaires. Il s’agit des polluants rejetés dans notre atmosphère par les activités humaines notamment comme l’industrie, les transports, les activités agricoles et domestiques. Lorsque ces polluants ne subissent pas de réaction chimique, on va parler de polluants primaires.
- Une origine indirecte liée aux polluants secondaires. Ces substances ne sont pas directement rejetées dans l’atmosphère mais proviennent de réactions chimiques entre les polluants primaires accentués par certains phénomènes météorologiques. Les polluants secondaires les plus connus sont l’ozone et le dioxyde d’azote.
La météo comme facteur de remédiation ou d’aggravation
Comme nous l’avons dit précédemment, la météorologie va avoir un rôle majeur dans la formation de ces polluants secondaires comme détaillé ci-après :
Phénomène météo | Effet | Conséquence |
Pluie |
Positif | Fait retomber les particules polluantes et « lessive » l’atmosphère. Peut, par contre, impacter les lieux sur lesquels les particules touchent le sol |
Vent |
Positif et négatif |
Le vent, selon sa direction et son intensité, peut disperser les polluants ou bien les concentrer sur une zone géographique réduite |
Haute température et ensoleillement |
Négatif | La chaleur et l’ensoleillement favorisent la formation d’ozone. |
Basse température |
Négatif | Le froid contribue à l’augmentation des rejets automobiles |
Inversion thermique |
Négatif | Lors de l’inversion thermique, la température au sol est inférieure à celle des masses d’air du dessus. Il se crée alors un couvercle d’air chaud qui a tendance à concentrer et bloquer les polluants au sol |
Il faut noter que d’autres phénomènes climatiques peuvent être la cause de situations de dégradations de l’air que nous respirons. Les éruptions volcaniques ou les incendies de forêts en sont deux exemples.
Il est important de préciser qu’il est erroné d’écrire que les conditions météorologiques atténuent les pollutions. Bien souvent, elles déplacent le problème. Si on prend la pluie par exemple. Les polluants concentrés dans l’air ne vont pas disparaître au contact de la pluie. L’eau aura pour effet de faire retomber ces particules nocives au sol et générant ainsi une pollution terrestre.
La pollution sous surveillance
En France, la qualité de l’air est surveillée par les Agences Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA). Cette surveillance est obligatoire dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Elle se fait sur une liste de polluants prioritaires issus de diverses activités :
- Le dioxyde de soufre (SO2) : rejeté par la combustion d’énergies fossiles (fioul, charbon, raffinage du pétrole, etc.)
- Les oxydes d’azote (NOx) : comprenant le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2), il s’agit là des gaz les plus fréquents dans la pollution atmosphérique
- L’ozone : particulièrement présent en période estivale
- Les particules fines PM10 et PM2.5 : principalement émises par les véhicules automobiles
- Le monoxyde de carbone : fréquent en hiver car il résulte de la consommation des appareils de chauffage domestiques et de certaines cheminées industrielles
- Les métaux lourds : issus des activités industrielles lourdes (mercure, plomb, arsenic, etc.)
L’ingénierie pour réduire les émissions industrielles
En parallèle de cette surveillance, les ingénieurs des bureaux d’études en environnement interviennent directement auprès des industriels en les accompagnant dans la maîtrise de leur impact. Ce conseil se fait aussi au niveau des aménageurs pour les aider à limiter les émissions des chantiers d’aménagements urbains.
Pour ce faire, il convient de procéder en deux temps. Il est d’abord nécessaire de caractériser l’impact des industries sur un milieu donné. Cette caractérisation se fait soit par la mesure de la qualité de l’air ambiant par la pose de capteurs dans une zone donnée, soit par une modélisation de la dispersion atmosphérique. Cette seconde méthodologie permet de prédire les concentrations environnementales des polluants.
Ensuite débute l’étape de réduction des impacts. Un bureau d’étude spécialisé, comme BURGEAP, réalise des études technico-économiques de réduction des émissions atmosphériques industrielles. A partir de la caractérisation des rejets, il est étudié les solutions de réductions des flux à la source (remplacement d’un produit émissif par un autre qui l’est moins) ou en bout de ligne (choix d’une solution technologique de type laveur de gaz, filtration, oxydation thermique, etc.).
La qualité de l’air n’est pas une fatalité. Nombre d’actions et de solutions peuvent être portées à tous les niveaux pour son amélioration, aussi bien à l’échelle de la ville que de l’industrie.
Débats et réactions
Vos réactions
Bonsoir,
Je viens juste de voir votre présentation sur la qualité de l’air et les polluants de 02 catégories, les polluants primaires et les secondaires.
Maintenant avec les polluants primaires faites par les activités humaines. Qu’est ce qu’on peut trouver une solution pour réduire les pollutions primaires causées par les êtres humains?